J’écris depuis un train qui me ramène chez moi. Je suis fatigué, j’ai envie d’arriver, de quitter cet endroit que j’aime et que je déteste.
Que j’aime car j’ai du temps pour faire des choses que je ne ferai pas forcément ailleurs et que je déteste car on est obligé d’être là, à attendre que le train arrive, on n’a pas d’autres solutions, on manque de liberté…

Je m’amuse aussi de regarder ces gens autour de moi. Chacun possède sa vie, sa propre vie qui est personnelle. Construite mais peut-être ratée ou encore très réussie. Chacun à son histoire. Chacun a fait ses choix et a pris ses décisions. Chacun a pris ce train pour une raison. Chacun occupe son temps comme il le souhaite…

Il y a cette femme à côté de moi sur qui j’ai vu des larmes couler. J’aurais envie de lui parler mais je n’ose pas. Ca lui ferait peut-être du bien ou alors elle veut rester seule.

A côté d’elle, cette fille qui a laissé son copain en gare, peut-être pour aller retrouver sa famille pour les fêtes, j’étais triste pour eux. Deux personnes qui s’aiment ne devraient pas se séparer… le temps est trop précieux pour ça.

Cette fille devant moi qui gesticule dans tous les sens, qui s’étale partout, même sur mon siège. Je me demande quelle est son histoire, pourquoi elle est si désordonnée.

Un peu plus loin, cette jeune fille collée à son portable qui regarde en même temps un dessin animée. Peu de choses qui permettent malgré tout de la cerner un peu plus.

Et il y a moi, qui observe tout le monde depuis ma tour de contrôle, qui avait envie de raconter tout ça à quelqu’un. Moi compte les minutes pour rentrer mon chez moi, tranquillement et paisiblement, pour me changer les idées.